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penetraient point les bruits du dehors, resolut d'observer par lui-meme l'esprit des peuples. Il commenca ses
etudes par la plus grande des democraties et s'embarqua pour la Nouvelle-Atlantide.
CHAPITRE III. VOYAGE DU DOCTEUR OBNUBILE 62
L'ile Des Pingouins
Apres quinze jours de navigation son paquebot entra, la nuit, dans le bassin de Titanport ou mouillaient des
milliers de navires. Un pont de fer, jete au-dessus des eaux, tout resplendissant de lumieres, s'etendait entre
deux quais si distants l'un de l'autre que le professeur Obnubile crut naviguer sur les mers de Saturne et voir
l'anneau merveilleux qui ceint la planete du Vieillard. Et cet immense transbordeur chariait plus du quart des
richesses du monde. Le savant pingouin, ayant debarque, fut servi dans un hotel de quarante-huit etages par
des automates, puis il prit la grande voie ferree qui conduit a Gigantopolis, capitale de la Nouvelle-Atlantide.
Il y avait dans le train des restaurants, des salles de jeux, des arenes athletiques, un bureau de depeches
commerciales et financieres, une chapelle evangelique et l'imprimerie d'un grand journal que le docteur ne put
lire, parce qu'il ne connaissait point la langue des Nouveaux Atlantes. Le train rencontrait, au bord des grands
fleuves, des villes manufacturieres qui obscurcissaient le ciel de la fumee de leurs fourneaux: villes noires le
jour, villes rouges la nuit, pleines de clameurs sous le soleil et de clameurs dans l'ombre.
Voila, songeait le docteur, un peuple bien trop occupe d'industrie et de negoce pour faire la guerre. Je suis,
des a present, certain que les Nouveaux Atlantes suivent une politique de paix. Car c'est un axiome admis par
tous les economistes que la paix au dehors et la paix au dedans sont necessaires au progres du commerce et de
l'industrie.
En parcourant Gigantopolis, il se confirma dans cette opinion. Les gens allaient par les voies, emportes d'un
tel mouvement, qu'ils culbutaient tout ce qui se trouvait sur leur passage. Obnubile, plusieurs fois renverse, y
gagna d'apprendre a se mieux comporter: apres une heure de course, il renversa lui-meme un Atlante.
Parvenu sur une grande place, il vit le portique d'un palais de style classique dont les colonnes corinthiennes
elevaient a soixante-dix metres au-dessus du stylobate leurs chapiteaux d'acanthe arborescente.
Comme il admirait immobile, la tete renversee, un homme d'apparence modeste, l'aborda et lui dit en
pingouin:
Je vois a votre habit que vous etes de Pingouinie. Je connais votre langue; je suis interprete jure. Ce palais
est celui du Parlement. En ce moment, les deputes des Etats deliberent. Voulez-vous assister a la seance?
Introduit dans une tribune, le docteur plongea ses regards sur la multitude des legislateurs qui siegeaient dans
des fauteuils de jonc, les pieds sur leur pupitre.
Le president se leva et murmura plutot qu'il n'articula, au milieu de l'inattention generale, les formules
suivantes, que l'interprete traduisit aussitot au docteur:
La guerre pour l'ouverture des marches mongols etant terminee a la satisfaction des Etats, je vous propose
d'en envoyer les comptes a la commission des finances....
Il n'y a pas d'opposition?...
La proposition est adoptee.
La guerre pour l'ouverture des marches de la Troisieme-Zelande etant terminee a la satisfaction des Etats, je
vous propose d'en envoyer les comptes a la commission des finances....
Il n'y a pas d'opposition?...
La proposition est adoptee.
CHAPITRE III. VOYAGE DU DOCTEUR OBNUBILE 63
L'ile Des Pingouins
Ai-je bien entendu? demanda le professeur Obnubile. Quoi? vous, un peuple industriel, vous vous etes
engages dans toutes ces guerres!
Sans doute, repondit l'interprete: ce sont des guerres industrielles. Les peuples qui n'ont ni commerce ni
industrie ne sont pas obliges de faire la guerre; mais un peuple d'affaires est astreint a une politique de
conquetes. Le nombre de nos guerres augmente necessairement avec notre activite productrice. Des qu'une de
nos industries ne trouve pas a ecouler ses produits, il faut qu'une guerre lui ouvre de nouveaux debouches.
C'est ainsi que nous avons eu cette annee une guerre de charbon, une guerre de cuivre, une guerre de coton.
Dans la Troisieme- Zelande nous avons tue les deux tiers des habitants afin d'obliger le reste a nous acheter
des parapluies et des bretelles.
A ce moment, un gros homme qui siegeait au centre de l'assemblee monta a la tribune.
Je reclame, dit-il, une guerre contre le gouvernement de la republique d'Emeraude, qui dispute
insolemment a nos porcs l'hegemonie des jambons et des saucissons sur tous les marches de l'univers.
Qu'est-ce que ce legislateur? demanda le docteur Obnubile.
C'est un marchand de cochons.
Il n'y a pas d'opposition? dit le president. Je mets la proposition aux voix.
La guerre contre la republique d'Emeraude fut votee a mains levees a une tres forte majorite.
Comment? dit Obnubile a l'interprete; vous avez vote une guerre avec cette rapidite et cette indifference!...
Oh! c'est une guerre sans importance, qui coutera a peine huit millions de dollars.
Et des hommes....
Les hommes sont compris dans les huit millions de dollars.
Alors le docteur Obnubile se prit la tete dans les mains et songea amerement:
Puisque la richesse et la civilisation comportent autant de causes de guerres que la pauvrete et la barbarie,
puisque la folie et la mechancete des hommes sont inguerissables, il reste une bonne action a accomplir. Le
sage amassera assez de dynamite pour faire sauter cette planete. Quand elle roulera par morceaux a travers
l'espace une amelioration imperceptible sera accomplie dans l'univers et une satisfaction sera donnee a la
conscience universelle, qui d'ailleurs n'existe pas.
LIVRE V. LES TEMPS MODERNES. CHATILLON
CHAPITRE PREMIER. LES REVERENDS PERES AGARIC ET CORNEMUSE
Tout regime fait des mecontents. La republique ou chose publique en fit d'abord parmi les nobles depouilles
de leurs antiques privileges et qui tournaient des regards pleins de regrets et d'esperances vers le dernier des
Draconides, le prince Crucho, pare des graces de la jeunesse et des tristesses de l'exil. Elle fit aussi des
mecontents parmi les petits marchands qui, pour des causes economiques tres profondes, ne gagnaient plus
leur vie et croyaient que c'etait la faute de la republique, qu'ils avaient d'abord adoree et dont ils se detachaient
de jour en jour davantage.
LIVRE V. LES TEMPS MODERNES. CHATILLON 64
L'ile Des Pingouins
Tant chretiens que juifs, les financiers devenaient par leur insolence et leur cupidite le fleau du pays qu'ils
depouillaient et avilissaient et le scandale d'un regime qu'ils ne songeaient ni a detruire ni a conserver, assures
qu'ils etaient d'operer sans entraves sous tous les gouvernements. Toutefois leurs sympathies allaient au
pouvoir le plus absolu, comme au mieux arme contre les socialistes, leurs adversaires chetifs mais ardents. Et
de meme qu'ils imitaient les moeurs des aristocrates, ils en imitaient les sentiments politiques et religieux.
Leurs femmes surtout, vaines et frivoles, aimaient le prince et revaient d'aller a la cour.
Cependant la republique gardait des partisans et des defenseurs. S'il ne lui etait pas permis de croire a la
fidelite de ses fonctionnaires, elle pouvait compter sur le devouement des ouvriers manuels, dont elle n'avait
pas soulage la misere et qui, pour la defendre aux jours de peril, sortaient en foule des carrieres et des
ergastules et defilaient longuement, haves, noirs, sinistres. Ils seraient tous morts pour elle: elle leur avait
donne l'esperance.
Or, sous le principat de Theodore Formose, vivait dans un faubourg paisible de la ville d'Alca un moine
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