Archiwum
- Index
- Celmer Michelle Królewskie zwišzki 02 Ksišżę i sekretarka (Goršcy Romans 893)
- 0893. Celmer Michelle Królewskie związki 02 Książę i sekretarka
- Celme Michelle Jezioro wspomnień
- S. Reese Michelle The Slipstream Con
- 259. Mortimer Carole Przyjć™cie w Paryśźu
- Yasunari Kawabata Kraina śÂ›niegu
- Aleksander Krawczuk Ostatnia olimpiada
- Fisher John Okiem psa
- hmc444lp4
- Asimov, Isaac The Gods Themselves
- zanotowane.pl
- doc.pisz.pl
- pdf.pisz.pl
- gim12gda.pev.pl
[ Pobierz całość w formacie PDF ]
dégrossie, mais capable par l'éducation de s'élever jusqu'à Dieu ou jusqu'à la raison occidentale. De toute façon
on voyait en lui un «frère inférieur», et pour un inférieur on n'éprouve pas de haine, tout au plus une bonhomie
méprisante. Ce racisme bienveillant, presque humaniste, a complètement disparu. À partir du moment où les Blancs
se sont mis à considérer les Noirs comme des égaux, il était clair qu'ils en viendraient tôt ou tard à les considérer
comme supérieurs. La notion d'égalité n'a nul fondement chez l'homme», continua-t-il en dressant à nouveau
l'index. Je crus un moment qu'il allait citer ses sources La Rochefoucauld, ou je ne sais qui mais finalement
non. Lionel plissa le front. «Les Blancs se considérant eux-mêmes comme inférieurs, poursuivit Robert, soucieux
d'être compris, tout est prêt pour l'apparition d'un racisme de type nouveau, basé sur le masochisme :
historiquement, c'est dans ces conditions qu'on en arrive à la violence, à la guerre interraciale et au massacre. Tous
les antisémites, par exemple, s'accordent à attribuer aux Juifs une supériorité d'un certain ordre : si vous lisez les
écrits antisémites de l'époque, vous serez frappé par le fait que le Juif est considéré comme plus intelligent, plus
malin, qu'on lui prête des qualités spéciales dans le domaine de la finance et, par ailleurs, de la solidarité
communautaire. Résultat : six millions de morts.»
Je jetai un nouveau regard sur la 47 : c'est un moment excitant, l'attente, on aimerait la faire durer très
longtemps ; mais il y a toujours le risque que la fille parte avec un autre client. Je fis un petit signe de la main en
direction du serveur. «Je ne suis pas juif!» s'exclama Robert, croyant que je m'apprêtais à faire une objection.
J'aurais pu, en effet, objecter différentes choses : après tout nous étions en Thaïlande, et les individus de race jaune
n'ont jamais été considérés par les Blancs comme des «frères inférieurs», mais comme des êtres évolués, membres
de civilisations différentes, complexes, éventuellement dangereuses ; j'aurais également pu faire remarquer que
nous étions là pour baiser, et que ces discussions faisaient perdre du temps ; c'était là, au fond, mon objection
principale. Le serveur s'approcha de notre table ; d'un geste rapide, Robert lui fit signe de renouveler les
consommations. «I need a girl» prononçai-je d'une voix grêle, «the girl forty seven». Il tendit vers moi un visage
inquiet et interrogatif ; un groupe de Chinois venait de s'installer à la table d'à côté, ils faisaient un bruit effroyable.
«The girl number four seven!» hurlai-je en détachant les syllabes. Cette fois il comprit, fit un large sourire et se
dirigea vers un micro placé devant la vitre, où il articula quelques paroles. La fille se leva, descendit des gradins, se
dirigea vers une sortie latérale en se lissant les cheveux. «Le racisme, continua Robert en me jetant un regard de
côté, semble d'abord se caractériser par une antipathie accrue, une sensation de compétition plus violente entre
mâles de race différente; mais il a pour corollaire une augmentation du désir sexuel pour les femelles de l'autre
race. Le véritable enjeu de la lutte raciale, articula Robert avec netteté, n'est ni économique ni culturel, il est bio-
logique et brutal : c'est la compétition pour le vagin des jeunes femmes.» Je sentais qu'il n'allait pas tarder à
embrayer sur le darwinisme; à ce moment le serveur revint près de notre table, accompagné de la numéro 47.
Robert leva les yeux vers elle, la considéra longuement.
«Vous avez bien choisi... conclut-il sombrement, elle a l'air salope.» La fille sourit avec timidité. Je passai une
main sous sa jupe et lui caressai les fesses, comme pour la protéger. Elle se blottit contre moi. «C'est vrai que dans
mon quartier, c'est plus les Blancs qui font la loi... intervint Lionel sans nécessité apparente.
Exactement! approuva Robert avec force. Vous avez peur, et vous avez raison d'avoir peur. Je prévois pour
les années à venir une augmentation des violences raciales en Europe; tout cela se terminera en guerre civile, dit-il
en écumant légèrement ; tout cela se réglera à la Kalachnikov.» Il but d'un trait son cocktail ; Lionel commençait à
le regarder avec un peu d'appréhension. «Je n'en ai plus rien à foutre ! ajouta-t-il en reposant son verre sur la table
avec violence. Je suis un Occidental, mais je peux vivre où je veux, et pour l'instant c'est encore moi qui ai le fric.
Je suis allé au Sénégal, au Kenya, en Tanzanie, en Côte-d'Ivoire. Les filles sont moins expertes que les Thaïes, c'est
vrai, elles sont moins douces, mais elles sont bien cambrées, et elles ont une chatte odorante.» Quelques
réminiscences le parcoururent sans doute à ce moment, il se tut d'un seul coup. «What is your name ?» en profitai-
je pour demander à la numéro 47. «I am Sin» dit-elle. Les Chinois de la table voisine avaient fait leur choix, ils se
dirigeaient vers les étages avec des gloussements et des rires; un relatif silence revint. «Elles se mettent à quatre
pattes, les petites négresses, elles présentent leur chatte et leur cul, poursuivit pensivement Robert; et l'intérieur de
leur chatte est tout rose...» ajouta-t-il dans un murmure. Je me levai à mon tour. Lionel me jeta un regard
reconnaissant ; il était visiblement content que je parte en premier avec une fille, c'était moins gênant pour lui. Je
hochai la tête en direction de Robert pour prendre congé. Son visage aux traits durs, crispé dans une grimace amère,
parcourait la salle et, au-delà, le genre humain sans la moindre aménité. Il s'était exprimé, du moins il en
avait eu l'occasion ; je sentais que j'allais l'oublier assez vite. Il m'apparut d'un seul coup comme un homme battu,
fini ; j'avais l'impression qu'il n'avait même plus vraiment envie de faire l'amour à ces filles. On peut caractériser la
vie comme un processus d'immobilisation, bien visible chez le bouledogue français si frétillant dans sa jeunesse,
si apathique dans son âge mûr. Chez Robert, le processus était déjà bien avancé; il avait peut-être encore des
[ Pobierz całość w formacie PDF ]